dimanche 19 juillet 2015

Cinéma de vacances: "La passion d'Augustine" de Léa Pool


J'aime les longs voyages en avion parce que c'est pour moi l'occasion de faire des séances de rattrapage-cinéma. Dans l’avion Montréal-Nice en juin dernier, j'ai (enfin!) vu Mommy de Xavier Dolan, un film intense sur les relations mères-fils, dont on connait tous le succès mondial. Et comme le voyage est assez long pour regarder deux films, j’ai vu aussi Une merveilleuse histoire de temps qui raconte la passionnante et exceptionnelle histoire du physicien Stephen Hawking jusqu’à son deuxième mariage.

Dans l’avion de retour, j'ai vu deux autres films: Still Alice avec Julianne Moore qui a remporté une pléthore de prix pour ce rôle d’une femme brillante de 50 ans atteinte d'une maladie d'Alzheimer précoce.

Et finalement, j’ai eu le plaisir de visionner La passion d'Augustine de Léa Pool, film québécois sorti il y a quelques mois. Léa Pool est une réalisatrice née en Suisse en 1950, émigrée au Québec en 1975. 

Le film met en vedette Céline Bonnier dans le rôle d’une religieuse qui dirige un couvent à vocation musicale, dans les années 1960 au Québec. Elle doit se battre pour sauver son couvent à l’époque où l’Église perd sa suprématie au profit de l’État qui veut instaurer un système d’éducation publique. Les religieuses tentent de se moderniser pour garder leur couvent. 

« Je raconte la fin d’une époque. Je voulais parler de toutes ces femmes remarquables en posant ma caméra sur l’intimité dans la vie de ces religieuses qui nous racontent à leur manière la grande avancée de l’histoire. » Léa Pool

En plus du contexte historique rigoureusement reconstitué, La passion d'Augustine se démarque par la beauté de ses images. Les scènes sont composées comme des tableaux de maître : on pense à Jean-Paul Lemieux pour les scènes de neige, à Vermeer pour les scènes intérieures de couvent. La musique classique est omniprésente. Elle est un personnage à part entière dans l'histoire, un élément propulseur qui élève les personnages vers une forme de spiritualité. 

Les actrices sont brillantes. En particulier Sandrine Bonnier dans le rôle de Mère Augustine, qui, toute en froideur et retenue, réussit à faire ressentir le feu intérieur qui l’anime. La jeune Lysandre Ménard, 21 ans, élève au Conservatoire de Musique, fait ses premiers pas d'actrice et crève l'écran par son joli visage et son talent de pianiste. Mentionnons que c’est Léa Pool qui a découvert, dans son film Emporte-moi en 1999, la jeune Karine Vanasse qui fait aujourd’hui une carrière internationale. 

Le sujet des religieuses qui veulent sauver leur couvent me paraissait un peu rébarbatif mais le film est davantage une œuvre sur la musique que sur la religion. L'histoire est traitée avec art, rigueur, émotion, avec des notes d'humour et de légèreté. 


Du grand cinéma d’auteur!



Merci Air Transat pour ce marathon de cinéma. Manquait juste le pop-corn…

--------------------------------------------------------------------------
La Gazette de Lau