lundi 21 décembre 2015

Toruk, un voyage luxuriant sur Pandora




21 décembre 2015, c'est mon anniversaire et c'est la première au Centre Bell de "Toruk, le premier envol", dernier spectacle du Cirque du Soleil.

samedi 21 novembre 2015

Silence, littérature et photographie : citation d'Ansel Adams, texte de Daniel Gagnon

Citation d'Ansel Adams

photographe américain

Citation d'Ansel Adams

Citation tirée de "Magie de l'instant" du National Geographic (éd. Broquet, 2015)
 
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Texte de Daniel Gagnon 

écrivain, peintre et photographe québécois
22 novembre 2015 

Il y a déjà beaucoup de silence dans la photographie, c'est pour cela que je l'aime, même si entre les mots, en littérature, il y a aussi beaucoup de silence, comme entre les lignes aussi, c'est ce qui fait la beauté de l'art, je crois : ce silence qui dit tout, ce silence qui dit l'innommable, ce silence qui parle la langue de l'ineffable. Il est évident que nous n’avons pas tous les outils pour voir et pour entendre, ils sont bien faibles nos mots et bien mensongers, et parfois dans le silence, dans le non-dit, il y a beaucoup plus, je dirais qu'il y a toujours beaucoup plus! Tout est dans le silence en ce moment, c’est la meilleure chose à faire, j’aime y trouver refuge quand les événements dépassent l’entendement! J’aime trouver des fleurs qui chantent pour mes photographies, comme des romances sans paroles, j’aime marcher dans la lumière du matin d’un jardin et être, tout simplement être, là sans mot dire, tout simplement à l’écoute de ce que nous avons oublié, de ce que nous oublions cruellement tous les jours : la présence inouïe de ce silence qui console, la plénitude gracieuse de ce silence.

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lundi 2 novembre 2015

[Lire nous transporte] Lire dans le métro, belle activité

Lire dans le métro, Montréal 2015
Belle activité dans le métro que de lire, Montréal, sept. 2015

[Lire nous transporte] Lire le journal Métro dans le bus

Lire le journal Métro dans le bus, Montréal 2015
Une lectrice du journal Métro dans le bus, Montréal, sept. 2015

[Lire nous transporte] Les gens lisent

Les gens lisent, Montréal 2015
Que font les gens dans les transports en commun? Ils lisent! (Montréal, sept. 2015)

[Lire nous transporte] "Dragons et serpents" de Robin Hobb dans le bus

Dragons et serpents de Robin Hobb
Qui dit que les gens ne lisent plus de livres? Lecture de "Dragons et serpents" de Robin Hobb, Montréal, sept. 2015

samedi 31 octobre 2015

"La femme qui aimait trop", une autofiction d'Érica D. (alias Fisher-Chouinard)





La vie amoureuse et familiale de Éric Lapointe

Rayon: Littérature 
Genre: hybride
Cible: femmes malheureuses en couple, fans d'Éric Lapointe

Hier, une collègue est arrivée dans mon bureau avec en main le dernier livre de Marc Fisher. Le traitement documentaire de ce livre a suscité quelques discussions professionnelles entre collègues bibliothécaires et bibliotechniciennes. 

[Couverture de livre artistique] Julie Cockburn



Une femme aux multiples facettes. Ça flashe! Photographie: "Rapture" de Julie Cockburn.

Leroux, Catherine. Madame Victoria : Québec, Qc : Alto, 2015

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[Couverture de livre artistique] Juan Gatti



"Quand je lis avec assez de patience, les mots déposent un nouveau parfum sur ma peau". Ainsi commence ce roman où se mêlent sucs vénéneux et parfums enivrants. Illustration: Juan Gatti, "Ciencas naturales".

Turcotte, Élise. Le parfum de la tubéreuse. Québec, Qc : Alto, 2015. 

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[Couverture de livre artistique] Mandy Disher



La fine touche japonaise, tout en pastel. Photo de la couverture, Mandy Disher Photography.

Shimazaki, Aki. Hôzuki. Montréal : Leméac, 2015. 

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[Couverture de livre artistique] Ezène Domond



La paysannerie au village haïtien Fond-des-Nègres. Illustration de Ezène Domond.

Chauvet, Marie. Fond des nègres. Léchelle, France : Zellige, 2015. 

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[Couverture de livre artistique] Flammarion


Le fruit du péché et les lèvres du pardon avec un petit air de Magritte. Un photomontage d'après des photos de Wolfgang Ludwig et Joseph Shields.

Boissard, Janine. Au plaisir d'aimer, Paris : Flammarion, 2014. 

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[Couverture de livre artistique] Robert Kenton Nelson



Les couvertures de livres sont une bonne façon de découvrir des artistes. Ici, il s'agit d'un peintre américain (de Californie): Robert Kenton Nelson. Les personnages sont beaux comme Ken et Barbie. Dans la lignée d'Edward Hopper. 

Malamud, Bernard. "Le meilleur". Paris : Rivages, 2014. 

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[Couverture de livre artistique] Benjamin Lacombe



Marie-Antoinette, reine de France, se raconte dans un journal intime fictif. Couverture riche et élégante pour ce livre illustré pour tous. L'illustrateur Benjamin Lacombe est un représentant phare de la nouvelle illustration française. 

Lacombe, Benjamin. "Marie-Antoinette : carnet secret d'une reine". Paris : Soleil, 2014. 

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[Couverture de livre artistique] Miré



Une silhouette se reflète dans l'eau mais il n'y a personne dans la barque, juste un carré vide. Disparition, mystère, illusion, traumatisme, souvenirs qui emprisonnent: voilà ce que contient ce carré blanc pas si vide que ça... Sobre et élégant. Graphisme Valérie Renaud, Illustration Miré.

O'Brien, Tim. Au lac des Bois. Paris : Gallmeister, 2015. 

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[Couverture de livre artistique] Kamil Vojnar



Équilibre parfait entre le titre et la photographie de couverture: un homme pieds nus, figé dans une sorte de danse démoniaque, entouré d'un brouillard jaune, semble en proie à une profonde bataille intérieure. Lyrisme et gravité. Photographie de Kamil Vojnar / Trevillon images. 

Merle, Loïc. "Seul, invaincu", Paris : Acte Sud, 2015. 

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[Couverture de livre artistique] Steve McCurry


 
Impossible de rester insensible face à un portrait du photographe américain Steve McCurry, célèbre pour son "Afghane aux yeux verts". On retrouve dans ce portrait en page couverture cette même intensité de regard que McCurry sait si bien capter. Reflet de la rudesse de la vie en Afghanistan. 

Mazzucco, Mélania G. "Limbes". Paris : Flammarion, c2015. 

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[Couverture de livre artistique] Annie Boulanger





L'illustration style BD nous signifie que le roman est grand public. Les robes des dames nous plongent d'emblée dans l'atmosphère des années 30. Cet épicier de Montréal, le sourire aux lèvres, semble sans souci comme son nom l'indique. Les bras croisés, il attend que le lecteur ouvre le livre et suive les péripéties de son destin. Illustration très invitante d'Annie Boulanger.

Gougeon, Richard. "L'épicerie Sansoucy. 2", Marieville, Québec : Les Éditeurs réunis, 2015.

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[Couverture de livre artistique] Monsieur Toussaint Louverture




Que ressent-on en regardant cette œuvre graphique? De l'oppression, de l'enfermement, dans une ville, un labyrinthe, et les motifs en miroir donnent l'idée d'une fin sans issue. Une Vilnius (Lituanie) apocalyptique et sublime est au centre de l'histoire, avec des personnages soumis à des situations extrêmes.

 Gavelis, Ricardas. "Vilnius poker", Toulouse : Monsieur Toussaint Louverture, 2015. 

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[Couverture de livre artistique] Helen J. Vaughn

J'aime particulièrement quand une peinture figurative illustre la page couverture et épouse le titre sans être redondant. On voit une femme en chemise de nuit l'air songeur et les bras croisés et on l'image nue jouant Chopin. Le visuel versus l'imaginaire. Oeuvre de Helen J. Vaughn "Femme debout dans une alcôve", 1993.  

Autres couvertures de livres à voir sur Pinterest

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Erdrich, Louise. "Femme nue jouant Chopin", Paris : Albin Michel, 2014.

[Couverture de livre artistique] Les Éditeurs réunis



Un verre cassé, deux roses séchées dont une tombée dans les débris de verre, un beau fond gris saturé. On s'attend à un drame mais non il s'agit d'une roman québécois érotique pour "New Adult" (jeunes de 18 à 25 ans) inspiré des "Cinquante nuances de Grey", version plus soft. Étonnament, aucun crédit photo pour la page couvertue.

Autres couvertures de livres à voir sur Pinterest 

Lafond, Marjorie D. "Sous l'emprise de Monsieur Addams". Marieville, Qc : Les Éditeurs réunis, 2015.

dimanche 18 octobre 2015

Citation littéraire - Maurice Chapelan - Chagrin

Citation littéraire - Oscar Wilde - Parler de rien


Citation littéraire - Goethe - Instantanéité


Citation littéraire - Bernard Werber - Communication


Citation littéraire - Colette - Chats


Citation littéraire - Élise Turcotte - Lecture

"Le parfum de la tubéreuse"

d'Élise Turcotte

samedi 10 octobre 2015

Virgile Stark, un cochon papivore au crépuscule des bibliothèques


"Crépuscule des bibliothèques" de Virgile Stark. Paris : Les Belles lettres, 2015

Rayon: Bibliothéconomie et sciences de l'information.
Genre: Essai.
Cible: Public averti.

Citation (quatrième de couverture): «L'autodafé symbolique a commencé. La nuit tombe sur l'esprit. Une fournaise barbare s’élève dans le pâle horizon de la culture. Le papier brûle. Les livres brûlent. Nos livres. Nos bibliothèques, emportées par la Vague numérique. Sur leurs ruines, on construit des «troisièmes lieux», des «hyperlieux», des «learning centers», des «bibliothèques 2.0». On ne jure que par la «dématérialisation». Tout doit être immolé d’urgence à l’Écran Total; et tant pis si la civilisation de l’imprimé s’effondre, tant pis si les lecteurs sont consumés par la flamme innovante. Le Progrès n’est pas nostalgique. On oubliera. On peut tout oublier. Qui regrettera le passé? Il n’y a plus de «temples du savoir», mais des biblioparcs où l’homme moderne assouvit son besoin de distractions; il n’y a plus de «gardiens du Livre», mais des techniciens enragés, fossoyeurs de leur propre héritage.»

En tant que bibliothécaire "ancienne génération", je me suis régalée à la lecture de cet essai - ou plus exactement ce pamphlet - qui parle du déclin des bibliothèques et du rôle en grande mutation des bibliothécaires. Raconté dans un style riche et incisif, avec un sens grinçant de la dérision, l'essai se dévore comme un roman tant le narrateur-bibliothécaire qui se décrit lui-même comme "archaïque", "gauchiste du book" ou "cochon papivore" devient un personnage romanesque parfois au bord de la caricature. L'auteur, lui-même bibliothécaire, qui publie sous le pseudonyme de Virgile Stark, regrette le rôle traditionnel du bibliothécaire au profit du "bibliothécaire 2.0" qui ne pense qu'en matière de numérique et de dématérialisation. Dans le milieu du livre, c'est actuellement la guerre froide du "book" contre le "e-book". L'auteur s'exprime avec passion et conviction, mais sa vision de l'avenir des bibliothèques est selon moi plutôt pessimiste voir même par moment de l'ordre de la science-fiction. Personnellement, je ne crois pas à la mort prochaine du livre papier au profit du livre numérique. Pas au Québec en tout cas. Je crois plutôt à une cohabitation respectueuse du livre papier et des supports numériques, laissant le choix à l'usager, selon ses goûts, ses humeurs ou ses besoins. On peut dire en effet que les bibliothèques disparaissent mais elle sont avantageusement remplacées par des grandes "médiathèques" que Virgile Spark appelle un peu péjorativement des "biblioparcs".

Il est vrai que le "bibliothécaire 2.0" est très éloigné du personnage érudit et humaniste des bibliothèques d'autrefois. D'ailleurs, l'auteur définit bien le travail du bibliothécaire du 21e siècle: 

«Que fait le bibliothécaire aujourd'hui? J'ai souvent remarqué que les personnes extérieures aux bibliothèques s'imaginaient que je devais "lire beaucoup" - non seulement à titre personnel, mais aussi pendant mes heures de travail [...]. Non seulement le bibliothécaire d'aujourd'hui ne lit pas mais parfois ne touche même pas, ne voit même pas un livre de sa journée, tant il est vrai que son action de passeur entre le livre et le public a été rendue caduque par la massification des fonds et par l'adoption généralisée de la démarche technicienne. Je n'ai même pas le souvenir d'avoir une seule fois donné un conseil de lecture à quiconque (je ne parle pas d'orientation bibliographique, mais de partage d'enthousiasme) [...]. Nous sommes devenus des mécaniciens, des professionnels de l'écran, des fignoleurs de rouages virtuels, quel que soit l'endroit où nous exerçons notre métier [...]. L'informatisation, surtout, a contribué à fragmenter, isoler et complexifier nos tâches, de telle sorte que tout employé d'une bibliothèque ne puisse plus être autre chose qu'un individu assis devant son ordinateur [...]. En quoi le métier de bibliothécaire se distingue-t-il aujourd'hui d'un autre métier en milieu informatisé? En rien à vrai dire. Le bibliothécaire fait comme tout le monde: il allume son unité centrale, puis il tape sur un clavier et manipule sa "souris". Il clique. Il navigue. Il googlise. Il imprime. Il crée des documents. Il ouvre des documents. Il enregistre des documents. Il remplit des tableaux. Il remplit des cases. Il remplit des champs. Il remplit des bons de commande. Il envoie des messages. Il lit des messages. Il fait suivre des messages. Il joint des PDF. Il nettoie sa messagerie. Il appelle la Cellule informatique. Il attend. Il saisit des données. Il modifie des données. Il entre des codes. Il génère des rapports. Il attend. Il fusionne des rapports. Il attend. Il comptabilise. Il compare. Il valide, puis il éteint son unité centrale.»

Étant bibliothécaire catalogueuse-classificatrice, je travaille dans le secteur du traitement et de l'analyse documentaires. Mes journées de travail ressemblent en gros à ce que décrit Virgile Stark. Par contre, j'ai encore la chance et le privilège de pouvoir toucher, feuilleter et manipuler des livres. Mais c'est un contact purement professionnel alors je ne peux pas dire que je lis vraiment. Le livre n'est dans mon travail qu'une marchandise en transit. Le produit final n'a rien de très littéraire (voir ci-dessous la notice bibliographique codée en format MARC, qui remplace la petite fiche cartonnée de jadis)... Oui, c'est un travail de "mécanicien" comme le dit si joliment et justement notre cher Virgile (Stark)...



Source: BANQ-SQTD


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Stark, Virgile. Crépuscule de bibliothèques. 
Paris : Les Belles lettres, 2015. 
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La Gazette de Lau

dimanche 19 juillet 2015

Cinéma de vacances: "La passion d'Augustine" de Léa Pool


J'aime les longs voyages en avion parce que c'est pour moi l'occasion de faire des séances de rattrapage-cinéma. Dans l’avion Montréal-Nice en juin dernier, j'ai (enfin!) vu Mommy de Xavier Dolan, un film intense sur les relations mères-fils, dont on connait tous le succès mondial. Et comme le voyage est assez long pour regarder deux films, j’ai vu aussi Une merveilleuse histoire de temps qui raconte la passionnante et exceptionnelle histoire du physicien Stephen Hawking jusqu’à son deuxième mariage.

Dans l’avion de retour, j'ai vu deux autres films: Still Alice avec Julianne Moore qui a remporté une pléthore de prix pour ce rôle d’une femme brillante de 50 ans atteinte d'une maladie d'Alzheimer précoce.

Et finalement, j’ai eu le plaisir de visionner La passion d'Augustine de Léa Pool, film québécois sorti il y a quelques mois. Léa Pool est une réalisatrice née en Suisse en 1950, émigrée au Québec en 1975. 

Le film met en vedette Céline Bonnier dans le rôle d’une religieuse qui dirige un couvent à vocation musicale, dans les années 1960 au Québec. Elle doit se battre pour sauver son couvent à l’époque où l’Église perd sa suprématie au profit de l’État qui veut instaurer un système d’éducation publique. Les religieuses tentent de se moderniser pour garder leur couvent. 

« Je raconte la fin d’une époque. Je voulais parler de toutes ces femmes remarquables en posant ma caméra sur l’intimité dans la vie de ces religieuses qui nous racontent à leur manière la grande avancée de l’histoire. » Léa Pool

En plus du contexte historique rigoureusement reconstitué, La passion d'Augustine se démarque par la beauté de ses images. Les scènes sont composées comme des tableaux de maître : on pense à Jean-Paul Lemieux pour les scènes de neige, à Vermeer pour les scènes intérieures de couvent. La musique classique est omniprésente. Elle est un personnage à part entière dans l'histoire, un élément propulseur qui élève les personnages vers une forme de spiritualité. 

Les actrices sont brillantes. En particulier Sandrine Bonnier dans le rôle de Mère Augustine, qui, toute en froideur et retenue, réussit à faire ressentir le feu intérieur qui l’anime. La jeune Lysandre Ménard, 21 ans, élève au Conservatoire de Musique, fait ses premiers pas d'actrice et crève l'écran par son joli visage et son talent de pianiste. Mentionnons que c’est Léa Pool qui a découvert, dans son film Emporte-moi en 1999, la jeune Karine Vanasse qui fait aujourd’hui une carrière internationale. 

Le sujet des religieuses qui veulent sauver leur couvent me paraissait un peu rébarbatif mais le film est davantage une œuvre sur la musique que sur la religion. L'histoire est traitée avec art, rigueur, émotion, avec des notes d'humour et de légèreté. 


Du grand cinéma d’auteur!



Merci Air Transat pour ce marathon de cinéma. Manquait juste le pop-corn…

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La Gazette de Lau

dimanche 17 mai 2015

"Pensées pensives" de Patrick Coppens – Coup de coeur de la Rédaction

Aphorismes, poésie, sagesse et philosophie 
"Pensées pensives"
 
de Patrick Coppens
Montréal : Triptyque, 2015.








Les « pensées » de Patrick Coppens naviguent pour notre grand plaisir entre aphorisme et poésie, sagesse et philosophie, subtilité et sensibilité, humour et dérision. Le recueil compte 269 aphorismes numérotés qui nous interpellent de manière différente en fonction du moment où on les lit ou relit, et de l'humeur dans laquelle on se trouve. Ces aphorismes, par des habiles jeux de mots, de poésie et de doubles sens, en disent long malgré leur brièveté, et ils nous laissent vraiment pensifs et songeurs. L’auteur nous parle, entre autres, de la vie, de la mort, de l’art, de la poésie, de la cuisine. À l’heure du tweet et du texto, l’aphorisme - tout comme le haïku d'ailleurs - a incontestablement une place de choix dans la littérature.

" 189. Gloire de l'aphorisme.
En avoir long à dire,
et rester bref. "

Patrick Coppens est un poète québécois d'origine française, au Québec depuis 1968. Possiblement descendant de Gauguin par sa mère, Patrick Coppens est un personnage peu banal que j'ai eu le plaisir de côtoyer quelques années en tant que collègue à SDM (Services documentaires multimédias) où il a travaillé de 1969 à 2009.Toujours des bons mots amusants, des histoires à raconter, des dessins à montrer, des livres à dédicacer, des petites friandises à offrir, Patrick Coppens était "bibliographe". Il faisait les annotations critiques des livres en littérature pour l'index CHOIX qui servait, à l'origine, d'outil de sélection de livres pour les bibliothèques. Élaborées et concises, ses annotations étaient des petits bijoux bien ciselés. Il s’était fait ainsi une certaine réputation de critique dans le milieu littéraire québécois. Depuis son départ à la retraite en 2009, les annotations pour la littérature adulte ont été malheureusement abandonnées à SDM pour une raison de rentabilité. Avec tous les sites de livres qu’on trouve sur le Web aujourd'hui, l’annotation dans les notices bibliographiques utilisées par les bibliothèques n’a plus vraiment sa raison d'être.

Voici dix de mes aphorismes préférés. Le choix a été difficile étant donné que je les aime presque tous...: 
 
1. Croire donne envie d'aimer.

8. Le hasard donne aux sciences
l'occasion de prévoir.

9. Le sage considère l'erreur
comme un changement 
d'horaire.

22. Le sexe est technique
l'amour pyrotechnique.

38. À qui veut l'entendre, le silence
dit tout ce qu'il pense.

65. Personne n'aime les claques
sur la gueule, mais il faut dire
que ça donne des couleurs.

69. J'ai souvent vécu dans ma tête.
C'était un peu exigu, mais
plutôt mieux qu'ailleurs. 

174. Ma vie est un roman 
Je préférais la poésie.
Et le plaisir d'écrire 
est la seule fiction.

245. Sois doux avec les flammes;
elles te lècheront et la
légèreté de tes cendres
enchantera la brise. 

267. J'ai passé l'âge de vieillir.
 
Patrick Coppens a l’intention de publier deux autres recueils pour produire au final 1000 aphorismes. L’idée du numéroter ses aphorismes lui a été inspirée par l’œuvre Le Gai savoir de Nietzsche. Il travaille aussi sur un dictionnaire de citations qu'il a commencé en 1965: Dico-citations

 
Son recueil Pensées pensives, qui est son 29e livre publié, est illustré de ses propres dessins à l'encre pigmentée. Son dessin de couverture me laisse d'ailleurs très... pensive!


Coppens, Patrick. Pensées pensives. Montréal : Triptyque, 2015.
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La Gazette de Lau

lundi 11 mai 2015

Suggestion de la bibliothécaire - Roman policier


"Les 100 polars incontournables"
Paris: Ayoba, 2014


Avec plus de 1800 titres publiés par an, il est difficile pour l'amateur de roman policier de faire un choix.

Ce numéro spécial de la revue Alibi -- qui est spécialisée dans le polar -- propose:
  • des chroniques de romans policiers sortis en 2014
  • une sélection d'incontournables qu'il faut avoir lus et classés dans sa bibliothèque
  • quelques suggestions de BD policières
  • des portraits et rencontres avec 4 auteurs de polar: David Peace, Camilla Läckberg, George Pelecanos, Leonardo Padura. 
 Un petit guide utile et attrayant. 

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La Gazette de Lau

dimanche 10 mai 2015

BONNE FÊTE DES MÈRES


Le 27 avril dernier, il s'est passé un petit drame dans ma vie. L'application Bitstrips -- avec laquelle j'avais créé l'avatar de la Mémé (voir mon billet du 5 mars 2015) -- a fait une mise à jour importante et ce fut toute une mauvaise surprise de constater que l'avatar de ma mère s'était... volatilisé. Après une recherche, j'ai appris que Bitstrips ne donne plus la possibilité de créer et d'utiliser des avatars de nos amis Facebook et les a supprimés sans préavis. On peut maintenant faire juste son propre avatar et on peut utiliser ceux de nos amis seulement s'ils en donnent la permission. Je me suis tellement attachée à mon petit personnage que, sur le coup, c'était presque comme perdre ma mère pour une seconde fois... Alors j'ai cherché une manière de contourner le problème et, par tout un subterfuge, j'ai réussi à recréer mon petit avatar qui est donc là à temps pour la Fête des mères!

La date de la Fête des mères diffère d'un pays à l'autre. C'est en général la même date au Québec, aux États-Unis et en Suisse. En France, les mères sont fêtées à la fin du mois de mai. Ma mère était un peu perdue avec ces dates mais toujours heureuse de recevoir des coups de fil de ses enfants. En ce mois de mai, nous lui envoyons nos pensées -- où qu'elle soit -- du Québec, de Suisse et prochainement de France.







 

mercredi 6 mai 2015

Suggestion de la bibliothécaire - Roman historique

 "Ciel d'acier"
de Michel Moutot
Paris : Arléa, 2014. 

" Je marche où personne n'a marché avant moi. Dans le ciel. Avec les aigles "

Rayon - Littérature française
Genre - Roman historique, saga familiale
Cible - Grand public

L'histoire - Saga familiale sur plus d'un siècle qui raconte comment les indiens Mohawks ont construit ponts et gratte-ciels en Amérique, du Québec à New York.

L'auteur - Journaliste de l'AFP qui a fait plusieurs reportages sur le 11 septembre.

Sujets - Familles, Mohawks, World Trade Center de New York, construction d'immeubles et de ponts, conditions sociales au Canada et États-Unis.

En deux mots -  Habile amalgame de rigueur documentaire et de fiction dramatique. Magistral et... vertigineux!


jeudi 30 avril 2015

MON PIRE LIVRE DE L'ANNÉE

En tant que bibliothécaire au traitement documentaire, je fais l'analyse documentaire des livres (indexation, classification, catégorisation, évaluation). L'évaluation consiste à mettre un indice de valeur-utilité allant de 2 à 5. Donc, l'indice 2 est le plus bas et veut dire que le livre est non recommandé, ou en d'autres termes qu'il n'est "pas bon". En l'espace d'une vingtaine d'années, je n'ai pas eu l'occasion de mettre souvent cet indice. Le dernier remonte à plusieurs années parce que l'ouvrage était truffé de fautes d'orthographes. Derrière chaque livre, il y a un auteur qui y a mis tout son cœur et parfois même toute son âme. Alors j'essaye de rester objective et de toujours trouver du positif dans chaque livre. Mettre un 2 peut avoir des conséquences sur la vente du livre puisque cela peut dissuader les bibliothécaires d'acheter le document pour leur bibliothèque ou aussi décourager l'usager qui fait sa recherche dans le catalogue d'une bibliothèque publique.

Dans ce roman de l'écrivaine anglaise Natalie Young, une femme mariée malheureuse tue son mari d'un coup de pelle. Ne sachant quoi faire du corps, elle décide de le couper en morceaux, de cuisiner chaque partie et de le manger tout en écrivant une suite de conseils pour éviter un mariage malheureux. L'auteure a voulu faire une espèce de satire sociale sur fond d'humour noir mais le problème est que la sauce ne prend pas... Ce n'est pas drôle du tout, même pas un coin de lèvre qui bouge, sauf pour un rictus nauséeux. Le roman de Young est comme un plat froid et écœurant qui donne plus envie de vomir que de sourire. Vraiment aucun plaisir de lecture. Luka Magnotta, notre dépeceur national macabrement célèbre, c'est de la guimauve comparé à cette meurtrière cannibale dépressive, sans sentiment et sans remord, qui continue de vivre normalement après avoir digéré son mari. Peut-être l'histoire se veut une métaphore -- pas très subtile -- de la femme qui mange ses émotions, mais c'est complètement raté.

Et je me demande quel est l'intérêt d'écrire de telles abominations, même derrière l'alibi de la fiction et de l'humour. Le but de la lecture est de nous apporter quelque chose de positif, une joie, une compréhension du monde, de soi, un divertissement, un plaisir. Ce n'est pas de nous apporter du dégout et de l'aversion. Et j'ai toujours la crainte aussi que de tels livres donnent des idées à des personnes déséquilibrées.

Donc, indice 2 inévitable = livre à ne pas acheter ni emprunter. Et faire un billet - même négatif - sur ce roman, c'est déjà trop.

Laurence D.

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Young, Natalie. "Assaisonnez à votre goût, ou, Comment cuisiner votre mari". Neuilly-sur-Seine : M. Lafon, 2015
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